Me parece oportuno compartir algunos pensamientos del Padre Emile Shoufani, sobre el cual leí hace algún tiempo un artículo en el periódico El Correo, titulado "Emile Shoufani, profeta de la paz" y cuyo contenido no voy a repetir, salvo mencionar que era palestino nazareno de nacimiento, católico por la fe e israelita por nacionalidad, según su autodefinición.
No hace mucho, Emile Shoufani ha sido nombrado Doctor Honoris Causa por la UCL, de la que dijo en su discurso: je crois que l’Université Catholique de Louvain a aujourd’hui un rôle nouveau à jouer: aller plus loin dans la vie, ne plus être seulement un lieu de savoir, mais aussi un lieu de vécu. (extensible a otras universidades). Emile Shoufani no ha sido (aún) Premio Nóbel de la Paz. Ghandi lo ha sido tampoco.
¿Por qué organizó una marcha a Auschwitz junto con judíos, católicos y musulmanes? ¿Qué buscaba allí? Non pas le lieu de la désolation, de la mort, de l’insulte à l’humanité ; mais nous sommes partis à l’écoute du peuple juif non palestinien. Nous sommes partis dans une disponibilité totalement gratuite, en faisant abstraction des positions toutes faites. Nous avons écouté, nous avons pris mesure de ce que le peuple juif a souffert dans sa chair, dans son cœur, dans son histoire. Nous avons été confrontés à la réalité de cette souffrance. Et là-bas, paradoxalement sur les lieux de la mort, nous avons découvert notre humanité. Nous avons découvert par l’attitude de chacun que l’autre est une lumière infinie et que je suis une lumière infinie, exactement comme Rembrandt à la fin de sa vie. (en alusión al último cuadro, inacabado, del pintor, en el que la cara luminosa del viejo Simeón, aunque no pretende ser un autorretrato, parece ser la del propio Rembrandt ).
Y continúa el discurso:
Mon invitation et ma mission aujourd’hui ce n’est pas de donner des solutions ; les solutions existent, l’imaginaire humain, l’intelligence humaine ont trouvé et trouveront encore les solutions. Et l’on sera toujours à même de dire qui est responsable de ne pas appliquer les solutions qui s’imposent. Non ! Une des raisons qui explique pourquoi nous sommes tous aujourd’hui dans la lumière, c’est que c’est une invitation, pour vous, pour moi, dans vos lieux de travail et de vie, d’essayer de faire sortir cette lumière qui est en vous et qui est indispensable au monde. Cette lumière qui est la référence continuelle à votre humanité, à votre participation à Dieu ; cette force qui vous habite, faites la sortir pour découvrir que l’autre est une lumière infinie. Il ne s’agit pas de faire ou d’avoir. Il s’agit d’être, pour chacun d’entre nous, là où il est, au premier regard. Si chaque professeur pouvait voir son élève, si chaque homme pouvait voir sa femme, si chaque enfant pouvait voir son père et sa mère comme lumière … Une lumière qui réveille et qui nous permette de dire : « il est infini » ; qui nous permette de voir l’autre comme une beauté qui nous fait sortir de nous-même.
Je vous invite à cette réalité d’être, de prendre conscience que vous êtes lumière infinie et que vous pouvez donner à l’autre ce sentiment d’infini. Arrivés à Auschwitz, il n’y avait plus ni juifs ni palestiniens ; nous étions des hommes et des femmes en communion totale. Il y avait transformation car nous avions accepté dans l’humilité que l’autre nous faisait participer à sa vie. Et nous sommes tous revenus guéris, libérés. A mon avis, c’est cela la paix. On dit toujours que la paix doit naître de nous, mais elle ne peut commencer à partir d’un acte isolé. Ce n’est pas une révision de vie personnelle, ce n’est pas un examen de conscience personnel. Je ne peux faire ou être en paix sans la lumière de celui ou celle qui est à côté de moi. C’est lui, c’est elle qui m’amène à la vraie vie, à la vraie lumière.
Peut-être, avant toute solution politique, est-ce cela qu’il faut faire. C’est sans doute cette dimension qui a toujours manqué à notre histoire. Une « pré-paix », une réconciliation, un pardon continuel. Il ne s’agit pas d’attendre que l’on vous demande pardon, il convient de faire continuellement le pardon, pour ne pas vivre dans le cercle de la haine.
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